Hortense Raynal / poétesse performeuse

Retrouver Hortense Raynal sur son site.

4 avril 2024 / La librairie La Carline à Forcalquier et Désirdelire invitent Hortense à une soirée de lectures performées avec Yoann Thommerel (en résidence Désirdelire).

Parution le 6 mars 2024

Cambourakis

faire poésie c’est creuser. pour faire poésie, il faut que tu creuses, c’est inévitable. et tu dois le faire pour de vrai. tu peux pas gratter la terre comme ça du bout du doigt, puis t’arrêter, t’as cru quoi ? la poésie c’est salissant.

Dans son troisième livre, Hortense Raynal s’interroge sur ce qu’est la poésie, elle laisse ses mots et ses intuitions s‘amalgamer en une « matière » de langage, de pensée, une matière terreuse, sale, puante, organique, une poésie-fumier, qui évolue en poésie-compost, pour nourrir, en fin de cycle, une langue poétique renouvelée et fertile. Comme l’écrit la poétesse Héloïse Brézillon qui signe la postface, ce texte nous permet d’observer « la poétesse, dans sa serre, avec ses bottes et ses sauterelles dans les cheveux, telle qu’elle fait le langage, bouture après bouture, les mains dans le terreau ».



Hortense Raynal est écrivaine poétesse et performeuse.
Diplômée de l’Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm et formée aux arts du mouvement, son travail explore la saturation de la langue et la polyphonie poétique de la pensée. En plus de la faire découvrir par le biais d’enregistrements sonores (« Poésie à voix haute », sur Spotify et YouTube) et de plusieurs revues, elle donne des formes scéniques à sa poésie physique et organique. Elle réalise un peu partout en France des performances ou des expériences poétiques immersives protéiformes qui se trouvent quelque part entre ses racines rurales et son envie irrépressible de paillettes, sa sensibilité lyrique et ses manies de petit clown. Elle-même revendique dans ses recherches « mouvementer les mots ». Elle crée La Déforme en 2023.
Elle publie son premier livre, Ruralités, en 2021 aux Carnets du Dessert de Lune, dans la sélection du Prix Leynaud 2022 et lauréat du Prix du premier recueil de Poésie de la Fondation Antoine et Marie-Hélène Labbé. Son deuxième livre, Nous sommes des marécages, paraît en février 2023 chez Maëlstrom, dans la collection Rootleg. Son troisième livre sort en mars 2024 aux éditions Cambourakis, dans la collection Sorcières et s’appelle bouche-fumier.


Je n’écris jamais sur un sujet, mais avec de la matière. Je pense que la poétesse incorpore le réel en elle. Ruralités, par exemple, c’est de la terre. Mon deuxième livre, des marécages et le troisième, du fumier. Un livre, ce n’est pas que de l’écrit, mais tout un continent qui advient, avec toute sa texture et sa géographie. Nous aborderons cette dimension synesthésique et pluridimensionnelle de la poésie. Nous évoquerons la poésie comme véritable mode de connaissance et de pensée, et pas seulement mode d’expression artistique. On se posera la question de la vision de l’œuvre qui n’est pas encore faite, de celle qui se fait, de celle qui est faite. La poésie est bien sûr une affaire de littérature. Elle l’irrigue, la pollinise et la fertilise. Elle tord la syntaxe en acceptant le bizarre de la langue. En ce sens, on pourrait dire que toute poésie est queer. Mon travail de la langue, je dirais presque que “je n’y peux rien”. C’est ma manière étrange de voir les mots, inhérente à mon être, qui m’y a conduite. Mais la poésie est aussi l’affaire d’une vie entière, d’un engagement vital. Ma poésie tente de cultiver cette posture de vie par ce qui peut être qualifié d’exigence et de discipline attentionnelles et relationnelles. Nous en parlerons, ainsi que de ce que c’est, que de placer la poésie au centre de sa vie.


« La performance ou poésie action, à la différence de la « lecture de poésie » ne se résume pas à l’oralisation d’un texte préalablement écrit, le poème advenant dans le hic et nunc de la performance. […] Le poème a ceci de particulier qu’il se constitue dans son texte même dans le moment de la performance : par le déploiement d’un geste d’écriture corporelle, par des gestes de « dés-écriture » et de cut-up  instantanés, par des procédés d’impression ou d’empreinte. […] le geste même devient partie intégrante du poème, au lieu d’être pensé dans une antériorité dont le poème serait l’aboutissement. Le poème s’ouvre alors au processus, allant souvent de pair avec l’aléatoire, achevant de brouiller les frontières entre l’œuvre et sa réalisation, texte et avant-texte, dans ce qui relève d’une certaine manière de  l’« action writing ». Colloque « Les gestes du poème » (organisation : T. Roger, CeREdi), Université de Rouen, 9-10 avril 2015.


Un texte de la poétesse Hortense Raynal, extrait de son livre Nous sommes des marécages, paru chez maelstÖm reEvolution.

2 réflexions sur “Hortense Raynal / poétesse performeuse”

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