Lune Vuillemin / Border la bête

Lecture conseillée par Aurélie, libraire à La Carline (Forcalquier)

Il y a dans ce roman une grâce et une intensité que l’on retrouve peu souvent. Et lorsque le miracle opère, c’est une invitatin à se plonger corps et âme dans un univers, en l’occurrence une forêt, aux côtés de personnages que Lune Vuillemin revêt d’une épaisseur et d’une humanité rares.
Ce roman est un condensé de poésie, d’attention protée à l’autre et à la nature en particulier, une merveille de justesse, habitée par un vivant omniprésent, incarné et envoûtant.

La première phrase
 » Quand le vent reprend son souffle, l’air se fige au-dessous du lac Petit. La glace soliloque sous le ciel blanc, parfois elle grince des dents, se met à rire et sa mâchoire claque. Sa peau blanche gercée de bleu semble forte et prête à recevoir les baisers ardents du printemps. Il y a d’abord une expiration de brume sur les sapins baumiers, puis le froid bondit d’un bout à l’autre du lac à la manière des chevreuils en fuite. Le chant de la glace rencontre le rire de la sittelle. Les trembles nus se tentent la main, si blancs et lourds d’une neige glacée. « 

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