Adrien Girard, Paternoster

Parution le 26 août 2021
Éditions Au Diable Vauvert

À propos de l’auteur
Né en 1986, Adrien Girard a exercé de très divers métiers avant de s’établir au Brésil puis en Argentine où il mène désormais une vie de fermier. Il a suivi les ateliers dramaturgiques de José Sanchis Sinisterra à Madrid et pratique depuis toujours la photographie. Il est le plus jeune lauréat du prix Hemingway en 2016 avec sa nouvelle Uriel, berger sans lune, publiée au Diable vauvert. Paternoster est son premier roman.

La 4ème de couv

La bouleversante dernière fois d’un père et son fils
« Je fermai finalement le cahier comme pour fermer l’océan tout entier et garder son secret auprès de moi, puis m’endormis en pensant à la dérive de mon père, à la mienne, à notre embarcation, au rivage seul et à ce mot qu’il avait, naïvement ou pas, précisé : Fin. »

L’avis de Désirdelire

« La bouleversante dernière fois d’un père et de son fils », dit l’éditeur. Peut-être pourrait-on dire aussi la bouleversante première fois d’un père et son fils, Ce moment où on fait « tomber les masques entre père et fils ». Oser les faire tomber, enfin. Certes la mort est passée, mais c’est une autre « histoire » entre le père et le fils qui commence. Regrets et apaisement.

Le sujet du roman est en soi banal : la mort du père est l’occasion pour le fils de revenir sur le passé et de découvrir après le décès qui il était et de faire naître un « nous » (d’une manière assez surprenante) qui n’avait jamais existé jusque là.
Pourtant jamais le lecteur n’a l’impression de « déjà-lu », car Adrien Girard aborde ce thème avec une écriture sensible et inventive qui lui est propre.

Le texte ressemble à un journal suivant les 196 jours où le narrateur reste au chevet de son père inconscient. Ce huis-clos n’ignore pour autant ni le passé ni l’environnement de ce séjour à l’hôpital. Retours en arrière, échappées dans l’espace et dans le temps, scènes de l’enfance souvent douloureuses revécues et revisitées, mais aussi regards lucides, parfois amusés, sur le présent, les pratiques hospitalières, les autres patients et les soignants. Et sur l’ascenseur, à la fois outil et symbole…
Sans pathos, sans cynisme. pleine d’humour à certains moments, émouvante et poétique à d’autres, une écriture juste, à la bonne distance.

La couverture du livre évoque la belle image qui est comme la ligne de fond du texte, inspirée d’un texte écrit par le père (« ce bout de texte abandonné au milieu de pages moches et banales, sa tentative de poésie, sa solitude. ») Une découverte, une révélation pour son fils. Le sens de l’histoire.

Quant au titre ? On croit comprendre et pourtant ce n’est pas tout à fait cela ! Il reflète bien la tonalité double du roman… Il faudra lire pour saisir le jeu des mots, absolument pas gratuit !


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