Le dernier livre paru de Marie Cosnay

Depuis le 5 janvier 2024, retrouvez en librairie 
Des îles – Mer d’Alborán 2022-2023
de Marie Cosnay
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Aux éditions de l’Ogre.


Présentation par son éditeur

« Comment meurt-on ? En faisant beaucoup d’histoires. La vie des morts est un récit sans fin.
Les vivants ne font pas le poids, même quand ils font tout pour se faire remarquer.
Le silence et l’invisibilité sont des leurres.»


Que fait la politique d’immigration européenne aux liens, aux familles et à la relation à nos morts ? Sur la route de l’exil, les corps sont nombreux à disparaître. Quand certains s’échouent sur les rivages européens, les protocoles rendent difficile leur identification, voire impossible.

Sur les côtes de la mer d’Alborán, depuis les terres d’al-Andalus, Marie Cosnay suit les histoires de quelques morts. Ceux qu’on doit enterrer selon le rite religieux et ceux qu’on cherche sans savoir où ni comment leur bateau a pu faire naufrage.

Son ami Ryad qui cherche son frère disparu l’aide à dénoncer les vautours, individus menant un commerce sordide autour de la recherche des corps, ce qui leur donne un immense pouvoir sur les familles endeuillées qui se tiennent de l’autre côté de la mer.

Après Lesbos 2020 – Canaries 2021 (2021) et Îles des faisans 2021 – 2022 (2023), Marie Cosnay poursuit son histoire orale de l’exil vers l’Europe, entre enquête de terrain et récit documentaire. Une œuvre qui restera un témoignage au présent de la période que nous traversons, à la fois « l’instruction d’un procès à venir » et le récit d’une catastrophe humanitaire.

Des îles dans la presse
« Être partie prenante pour ne pas s’approprier l’histoire d’un autre, devenir aussi l’objet du livre, se mettre soi-même en question et en même temps cheminer avec ces personnes jusqu’au bout de l’histoire. Magnifique et puissante évocation du travail si riche et si essentiel de Marie Cosnay. »
Sylvain Bourmeau, France Culture.
« Marie Cosnay invente au fil des urgences un genre nouveau, à la croisée du témoignage engagé et d’une réflexion de fond sur la notion de frontière, qui parfois se joue entre la vie et la mort. »
Bertrand Leclair, Le Monde des livres.
« Marie Cosnay a commencé l’instruction d’un procès à venir, mais elle tente surtout de sauver, par les mots, les âmes des disparus. »
Thierry Guichard, Le Matricule des Anges.
« Marie Cosnay construit, avec la trilogie Des îles une œuvre littéraire et documentaire sur un phénomène historique. »
Pierre Perin, Sud-Ouest.
« Ce qui ici est masqué, effacé, ce sont les vies des migrant.e.s, vies assassinées chaque jour, sous nos yeux, devant nos portes. Ce qui est ici affirmé, montré et valorisé, ce sont les vies des migrant.e.s, vies tendues vers la vie, la leur comme celle de tous et toutes. »
Jean-Philippe Cazier, Diacritik.


Quelques mots de l’autrice
« Les discours ont des conséquences, ils agissent : nous laissons se noyer sans un mot, et sans même qu’il y ait un débat sur les mots, des milliers de personnes aux frontières maritimes, Méditerranée ou Atlantique.
Bientôt, vous arrive le troisième et dernier volume de ma trilogie, Des îles. Il concerne la mer d’Alborán, qui sépare l’Espagne de l’Algérie.
Je suis très fière de vous le donner à lire : il y a ici des morts, ils perdent leurs droits de citoyens, pendant que leurs parents, ou leurs frères, perdent leur trace. Le raconter n’ajoute pas de l’horreur à l’horreur. Au contraire : j’ai suivi la vie qui fait fureur quand tout est prévu pour qu’elle se taise. Il y a donc ici des morts, dont j’ai compris qu’ils touchaient, agitaient et réparaient les vivants.
Je suis très fière parce que je crois qu’au lieu de nous laisser déprimer par les temps que nous vivons, nous pouvons, avec ce livre, avec ses morts et les vivants qu’ils inspirent, avec ces mondes qu’on nous explique catégoriquement séparés et dont on voit bien qu’ils ne le sont pas, poser les conditions d’une humanité raccommodée.
Alors même qu’est votée au Sénat une énième loi asile immigration qui contre tout sens commun supprime l’aide médicale d’état pour les étrangers et durcit toutes les conditions d’accès aux droits, je ne désespère pas : je sais que tout est devant. »

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