Evelyne a lu ce texte. Juste quelques mots pour inviter chacun à le lire. Et à se laisser « traverser » aussi par cette écriture, cette voix, ces voix du monde qu’elle porte.
« Se laisser traverser par autre chose que soi-même »
« Par autre chose que soi-même traversé »
L’expression se répète dans le texte, et c’est bien ce que nous ressentons à la lecture, emportés par la force de l’écriture de Claude Favre.
Une syntaxe heurtée, parfois disloquée, pour dire le chaos et la violence.
Des phrases abruptes.
Une extraordinaire attention au monde, douloureuse et généreuse :
« Écouter », premier mot du livre et glaner aussi dans « les jardins d’autrui ».
Écrire en étant traversée par autre chose que soi-même.
Être, nous aussi, avec ses mots, ces voix, « dans le tremblement du monde ».
Un texte à lire, à relire.
Éditions série discrète, 2021
Photo page Claude Favre sur le site remue.net