Un bref mariage, du même auteur, était un roman puissant et virtuose quin ous faisait toucher du doigt la brutalité de la guerre au Sri Lanka. Celui-ci se pass après et part sur les traces laissées par cette guerre, tant sur les paysages que chez les gens ordinaires, ceux qui ont payé le plus lourd tribut à la violence.
Mais c’est aussi une ode à la renaissance d’un pays blessé et au désir de vivre.
Marie-Aube
La première phrase
» Le présent, une des rares choses dont nous ne puissions être séparés de notre vivant, nous tient éternellement compagnie, croit-on. Le présent nous submerge dès les moments pénibles de notre venue au monde, un monde encore trop neuf pour que nous sachions l’apprivoiser ou négocier avec lui, puis il demeure à nos côtés pendant l’enfance et l’adolescence, durant ces années d’avant le poids du souvenir et des attentes, si bien qu’il est triste et un peu troublant de constater qu’avec l’âge nous devenons beaucoup moins aptes à le toucher, l’effleurer ou même l’apercevoir, et qu’à défaut de contact avec lui, le plus approchant serait peut-être le bref instant où nous nous arrêtons pour considérer l’espace occupé par nos corps, la chaleur familière des draps dans lesquels nous nous réveillons, la surface rayée de la vitre d’un train qui nous emporte quelque part ailleurs, comme si notre seule façon de pouvoir figer le temps était d’essayer physiquement d’empêcher les objets qui nous entourent de changer se place. «