Aurélie, libraire.
C’est une polyphonie de parents, d’adolescents, parfois même de soignats, de familles qui parcourent une allée au bout de laquelle se trouve un hôpital psychiatrique. Des enfants y ont échoué, dans la folie, la douleur, l’égarement. Au bout du monde. C’est un cri déchirant, usant avec force d’une poésie qui dit la solitude de chacun. C’est un texte qui fracasse, au bout de cette allée, à la frontière des vies de « ceux qui ne vivent pas ça ». Nous, peut-être. d’où l’importance de ce livre.
La première phrase :
Les baleines bleues ne répètent jamais leurs chants à l’identique, ils évoluent. On ne les comprend pas encore. Certains pensent qu’elles sont capables de se suicider en s’échouant sur une plage mais il semblerait plutôt que ce soit le bruit du monde, le bruit de notre monde moderne, qui perturbe leur outil de navigation, de communication, puis pousse leur stress à un paroxysme ingérable, et qu’ainsi s’engravent ensemble, le long de certains rivages, plusieurs baleines égarées, après une vie pourtant solitaire.