Laurent PetitMangin, Ce qu’il faut de nuit

Une note de lecture d’Evelyne et une présentation vidéo par l’auteur lui-même.

L’histoire d’amour d’un père et de ses deux fils, à la fois belle et triste.

La mère est morte. Les garçons, Fus et Gillou, sont à l’heure des choix : comment les accompagner, quand le père est lui-même dans une situation de fragilité ? Mais c’est un père qui veut « être là », « être là au bon moment » pour eux.  Ne penser qu’à eux, à leur avenir.

Dans un contexte social et politique difficile : La Lorraine – où est enracinée cette famille – est aux prises avec les difficultés économiques et leurs conséquences.  Les jeunes gens sont confrontés à la vie. A leur vie qui commence, aux circonstances qui leur sont imposées. Quelles voies prendront-ils ?

Et puis un drame se produit. Le narrateur, le père, analyse alors la recomposition des relations entre les personnages, la difficulté pour lui de comprendre ce qui arrive dans sa famille. Son désir de bien faire, même s’il est dépassé. Ses incertitudes, ses colères, ses hésitations, ses lâchetés, son désarroi.

Ce n’est pas misérabiliste, pas du tout. Au contraire. De ce texte se dégage la figure du père, qui ne capitule pas, ne se résigne pas. Et aussi l’idée que, quoi qu’il arrive, on passe d’une rive à l’autre, de l’enfance à l’âge adulte. Avec ses rêves et ses déceptions. Ses ambitions et ses échecs.

« Je ne regrette rien de ma vie, en tout cas pas celle que nous avons vécue ensemble. Je pense que ça a été une belle vie. Les autres diront une vie de merde, une vie de drame et de douleur, moi je dis, une belle vie » écrit Fus à son père dans une lettre magnifique.

Laurent Petitmangin fait parler le narrateur, le père donc, dans une langue et un style qui allient les marques de ses origines, simples et populaires et les mots justes et précis, imagés aussi  pour dire sa vie.

Un très beau texte grâce à la maîtrise de l’auteur qui tient fermement toutes les composantes de la narration, sait susciter l’émotion sans pathos, et parle aussi de notre monde aujourd’hui, de nous-mêmes donc.

la Manufacture des livres, 2020

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