Sylvain Prudhomme, Les orages

Igolène, l’une de nos fidèles chroniqueuses, a lu le dernier livre de Sylvain Prudhomme. Voici sa note de lecture.

En fin d’article la lecture musicale enregistrée à la Maison de la Poésie à Paris le 26 novembre 2019

Le sous-titre « histoires » donne le ton, avec le h minuscule et le s du pluriel : les treize récits  rassemblés en recueil disent treize moments minuscules tant ils sont brefs et pourraient pour certains passer carrément inaperçus si le narrateur ne les fixait pas ; mais bref ne veut surtout pas dire insignifiant, et la somme du recueil dit tout simplement que le cours d’une vie est grandement fait de ces moments de turbulences plurielles, grandes ou petites, qui, souvent sans en avoir l’air, changent le cours des choses. « Les Orages » ne sont pas le roman de la vie d’une femme ou d’un homme inventé ; ce sont treize séquences de vies, vécues ou imaginées, treize moments où la vie était sur le point de basculer, treize « instants d’avant », comme disent les artistes pour désigner l’ultime moment avant d’entrer en scène ; la somme serait l’histoire de la vie. Nos vies ?

On est beaucoup dans ce qui est appelé « le marécage de la vie » ; on côtoie des êtres qui « ne savent plus ce qu’ils veulent ou ne veulent plus grand’chose » ; on frôle la mort ou même on l’accompagne. Mais la vie garde toujours le dessus parce que l’on y croit : ces femmes et ces hommes savent se regarder, se parler, faire l’amour ; la tendresse serait comme le fil d’Ariane de ces treize destins.

Tout commence d’ailleurs par le mot « Bonheur » de l’exergue signé Fellini, ce Bonheur qui « fait trembler et redonne la force et la vie. Ehlmann, le premier homme avec qui on chemine, pleure éperdument de joie parce que son bébé vient de revivre. Et le livre est refermé par l’aveu de cette femme : « Folle qui croyais que la vie ne me surprendrait plus, j’ai peur et je suis heureuse, je suis là où je veux être.
Les orages disent bien les intempéries de la vie, mais si l’on cherche bien, il y a toujours un arc-en-ciel. Et ça fait du bien.



Sylvain Prudhomme sur le site de son éditeur Gallimard
Il a reçu le prix Femina pour son roman précédent Par les routes.

Une lecture de ce roman à la Maison de la Poésie à Paris



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